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Voyage au Malawi
 
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Ouzbékistan : sur la route de la soie

cliquer sur la « vignette photo » pour accéder à l'album photos correspondant. Bonne visite.
 
 

 

Ouzbékistan

   

Il y a des villes dont la seule évocation fait rêver, et initie le désir d’ailleurs… Samarcande, Khiva, Boukhara... sont de celles-là. Alors, on part pour l’Ouzbékistan, admirer les piliers et les portes de bois ciselé de Khiva, flâner face aux étals des bazars de Boukhara et s’enivrer du bleu des coupoles de Samarcande.

Située dans le centre de l’Asie et voisine du Turkménistan, de l'Afghanistan, du Kirghizistan, du Tadjikistan et du Kazakhstan, la République d’Ouzbékistan compte près de 30 millions d’habitants.

Marqué par les différentes civilisations qui l’ont occupé, le pays garde des témoignages du passage de l’empereur macédonien Alexandre le Grand, de la dynastie perse des Samanides, des Turcs, de l’empereur mongol Gengis Khan, de Tamerlan et des Russes.

De nombreuses civilisations se sont ainsi succédées sur les terres de l’Ouzbékistan pour en faire aujourd’hui un pays aux nombreuses cultures. Sa population se compose majoritairement d’Ouzbeks parlant le turc, mais aussi de minorités ethniques représentées principalement par les Russes, les Tadjiks, les Kazakhs, les Tatars, les Karakalpaks et les Coréens.

Ce mélange de peuples explique la présence de plusieurs religions dans le pays dont la plus importante est l’Islam.

L’Ouzbékistan, territoire d’Asie centrale, fascine par la beauté de ses villes et par sa culture marquée par des siècles d’histoire. Carrefour des routes caravanières, l’Ouzbékistan fut donc perse grec, turc, arabe, mongol, russe : un mille-feuille de civilisations.

Encore peu connu, ce pays de la mythique route de la Soie recèle des trésors : des monuments inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, des habitants chaleureux, des paysages à couper le souffle...

Bienvenue en Ouzbékistan !

 
 
 

arrivée à Tachkent

 

 

 
 
Ouzbékistan  

Arrivé au beau milieu de la nuit dans un pays de l’ex bloc soviétique (l'Ouzbékistan a déclaré son indépendance le 31 août 1991) avec quelques préjugés… qui s’évaporèrent aussi vite que le temps de sortir de l’aéroport.

Mon chauffeur, très ponctuel, m’attend au volant de sa Chevrolet toutes options. Il m’échange immédiatement 100 $ contre une belle liasse de Soum, la monnaie locale. Et nous traversons Tachkent, la capitale transférée en 1930 de Samarcande. C’est une grande ville comme il en existe un peu partout. Pas trop russe, encore moins asiatique et peu musulmane.

 
 

C'est propre, c’est calme, avec de grandes avenues, des parcs, des voitures, quelques reliquats d’architecture soviétique comme l’hôtel Uzbekistan et des monuments à visiter comme dans toutes les capitales du monde.

L’immense place Hasti Imam, véritable complexe religieux, comprend plusieurs mosquées, médersas et mausolées dont la madrasa Barak Khan et la mosquée Tilla Sheik qui datent de la fin du XVIe siècle.

La mosquée du vendredi Hazroti Imam dispose de 2 grands minarets de 54m de haut. Il s’agit d’une construction récente.

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À peine 24 heures se sont écoulées et après une courte visite de Tachkent, je prends un vol intérieur tôt le matin pour l’aéroport d’Ourguench, destination la vieille ville de Khiva, classée à l’UNESCO !

 

 
     

Khiva

 

Forteresse du désert retranchée en ses murailles de briques, c’est en 1770 que les turkmènes rasèrent Khiva. Elle fut reconstruite avec l’ambition de rivaliser avec Boukhara, et l’urbanité résulte ici d’une accumulation de chef d’œuvres. L’espace de l’itchan khala, la ville à l’intérieur de ses murailles, est saturé de palais baroques, de mosquées d’été, harems, medersas et caravansérails : un festival de merveilles dans ce musée à ciel ouvert.

 
 

Ouzbékistan

 

La vieille ville de Khiva - Itchan Kala - se présente toujours comme notre imaginaire peut rêver d’une citée du désert sur la route de la soie digne des « Milles et une nuit ». Entourée de ses murailles millénaires, elle tient de l'oasis et de la forteresse, protégeant les marchands chargés de toute sorte de produits convoyés depuis le fin fond du monde.

En général, on commence la visite par la porte Ouest - porte Ota Darvoza - où se trouve la statue de Muhammad ibn Muso al-Xorazmiy (Muhammad Ibn Mūsā al-Khuwārizmī), généralement simplifié en Al-Khwarizmi, un mathématicien, géographe, astrologue et astronome perse.

 
 

Son nom latinisé en Algoritmi sera à l’origine du mot algorithme et le titre d'un de ses livres donnera algèbre.

Sur la droite, après avoir passé la porte, la madrasa Mohammed Amin Khan, construite en 1851 et idéalement située dans la vieille ville, est aujourd’hui un hôtel, dans lequel j’ai eu la chance de dormir.

 
 

Collée à la porte Ouest, la forteresse Koukhna Ark, résidence officielle des khans de Khiva, enserre dans ses murailles plusieurs cours intérieures où se trouvaient la mosquée, la garde, la chancellerie, la salle du trône, ou Kurinish Khana, la Monnaie et le harem.

Le minaret tronqué de kalta minor en est devenu l’emblème de Khiva, le khan Moukhammed-Amin voulu se rendre célèbre par l’édification du plus haut minaret de l’islam. Les travaux commencent en 1851, mais sont interrompus à la mort de l’ambitieux. Reste ce curieux objet architectural, sa base est si large qu’on a du mal à imaginer la hauteur qu’il aurait atteint s’il avait été achevé !

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La mosquée d'été édifiée en 1838 et son immense iwan à six colonnes aux murs recouverts de majolique bleue est d'une époustouflante beauté.

Un intéressant petit musée dans l'ancien hôtel des monnaies où on peut voir des billets en soie véritable. À l'époque, il était plus facile et moins cher d'utiliser ce tissu que le papier.

 
 

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La madrasa Islam Khodja, aujourd’hui un musée de l’artisanat et du tissu, avec son minaret qui domine toute la ville à l'Est,  est de petite taille, seule la façade présente deux niveaux afin de s'harmoniser avec le puissant minaret.

Pour avoir une vue inoubliable sur Khiva et ses environs, j'ai dû gravir les 120 marches très étroites du minaret. Le plus haut de Khiva avec 44,55 m de haut, soit le 2ème plus haut d'Ouzbékistan, fut construit en 1910 par le vizir d'Isfandiar Khan, Islam Khodja. Il s'agit d'une des dernières réalisations architecturales islamiques en Asie centrale.

 
 

Le minaret avait un triple rôle : religieux (le muezzin y appelle à la prière), militaire (poste d'observation idéal) et celui d'être un point de repère idéal pour qu'on ne se perde pas dans le désert... un peu comme un phare!

 
 

L’incroyable mosquée Juma Masjid ou mosquée du Vendredi : un vaste espace à toit plat, soutenu par 218 colonnes en bois d’orme sculpté dont certaines datent du 10ème siècle !

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Ouzbékistan

 

Le Mausolée du poète Pakhlavan Mahmoud, saint-patron de la ville, est en fait un vaste complexe funéraire : ses disciples ont souhaité être inhumé avec lui.

Pakhlavan Mahmoud ou Pavlan Pir est mort en 1325 et devient le Saint Patron de Khiva. À partir de 1835, ce petit mausolée devient un lieu de pèlerinage.

On y trouve divers sarcophages et c'est dans une petite salle à gauche que se trouve, derrière une grille d'ivoire, le saint des saints.

 
     
 

Au hasard des rues et ruelles :

Un Ouzbek pose fièrement dans une tenue qui n'est pas sans rappeler l'époque glorieuse de Gengis Khan. Ce sont des stands de photographes, avec toute une panoplie de déguisements et accessoires, très prisés des touristes locaux.

Au milieu de la rue principale des jeunes et moins jeunes font la fête. Musique et danse toute la journée.

Les Ouzbeks, femmes et hommes, arborent des dents en or. C'est à priori une fierté, certains ont même la dentition totalement refaite d'or. C'est également leurs économies, les gens ayant une confiance toute relative dans les banques.

Mais la tradition se perd et seulement les personnes de 40 ans et plus, vivant dans les campagnes le font.

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route pour Boukhara

     
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Route en direction de Boukhara en passant par les sables rouges du désert Kizil-Koum, puis traversée de la steppe aride avec ses troupeaux de mouton d’astrakan.

L'Ouzbékistan est un pays essentiellement désertique dont seulement 10 % des terres sont exploitées par l'homme (cultures agricoles intensives et vallées irriguées).

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Le Kizil-Koum, l'un des déserts les plus étendus de l'Asie centrale, couvre une grande partie du territoire à l'ouest de l'Ouzbékistan. L'Amou-Daria et le Syr-Daria sont les deux plus importants fleuves de l'Ouzbékistan et de l'Asie centrale. Ils se jettent dans la Mer d'Aral. La longueur totale de l'Amou-Daria est de 1437 km, celle du Syr-Daria est de 2137 km.

 
     

Boukhara

 

Oasis au cœur du désert rouge, Boukhara est la perle du Kyzyl Kum.  Surnommée la « Perle de l'islam » du temps de sa splendeur avant d'être détruite par les hordes de Gengis khan, reconstruite, puis à nouveau rasée par Tamerlan.

Bâtie au Xe siècle, la vieille ville de Boukhara, la plus secrète des cités caravanières avec ses ruelles étroites et ses monuments majestueux, est sans doute la cité la mieux conservée de la Route de la Soie.

En perpétuel renaissance et véritable ville-musée, c'est aujourd'hui l'une des étapes les plus authentiques en Asie centrale.

 
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L’incontournable médersa de Nadir Divan-Begui avec ses deux oiseaux fantastiques sur le fronton, au plumage bleu et vert, biche dans leurs serres et qui semblent s'envoler vers un dieu soleil.

À l’origine caravansérail, ce lieu se transforma en madrasa, sans doute en raison de la baisse d'activité commerciale dont fut victime Boukhara au XVIIe siècle.

Aujourd'hui les cellules sont transformées en boutiques de souvenirs et en ateliers d'artisans.

 
     
 

Certains soirs, des diners spectacles y sont organisés, mélange de danses et musiques traditionnelles et de défilé de mode revisitant les costumes coutumiers.

Un peu plus loin, après avoir traversé la très agréable place Liab-i-Haouz, la mosquée Magok-i-Attari, l’une des plus anciennes de la ville, construite sur le site d’un ancien temple zoroastrien datant du Ve siècle et d’un temple bouddhique plus vieux encore, est maintenant un hall d'exposition de tapis.

Ensuite, la Khanaka de Nadir Divan-Begui dont la porte monumentale est inhabituellement étroite et agrémentée de tourelles latérales.

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Elle accueillait les derviches pèlerins qui logeaient dans les cellules entourant la mosquée centrale, aujourd'hui transformée en galerie d'art et magasin de souvenirs.

Et pour finir, les passages étroits du bazar Tak-i-Sarrafan, dite la « coupole des changeurs » sont défendus du soleil par les toits en forme de coupole. Construite en 1538, elle abritait les juifs changeurs de monnaie, seuls habilités à se livrer à ce métier, les Ouzbeks considérants qu'il porte malheur. Aujourd’hui, la coupole est investie par des marchands de souvenirs.

 
     
 

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Surnommé « la perle de l'Orient », le mausolée des Samanides, où est enterré Ismaïl Samani à l'origine de la dynastie des Samanides, est resté pourtant longtemps oublié au fond d'un cimetière.

Ce véritable chef-d’œuvre architectural fut construit aux alentours du IX-Xe siècles, au bord d’un point d’eau. Son architecture intègre des techniques de construction révolutionnaires pour l'époque. La forme en cube d'un peu moins de 11 m de côté aux quatre façades identiques est le symbole de la stabilité de la Terre et le dôme ressemble à une voûte céleste. Leur liaison est le symbole de l’unité de l’Univers.

 
 

Les murs du mausolée sont recouverts, à l’intérieur et à l’extérieur, par des colonnes de briques aux motifs exceptionnels. Il est l’un des bâtiments les plus anciens construits en brique cuite en Asie Centrale.

 
     
 

La mosquée Bolo-Khaouz date de 1712 et comprend également un bassin et un minaret construit en 1917.

L'iwan est posé sur vingt piliers de bois de Karagatch dont la finesse inhabituelle donne à l'ensemble une allure aérienne.

La décoration des caissons du plafond de bois, ainsi que celle des stalactites peintes ornant le sommet des fins piliers font de cette mosquée l'une des plus belles de la ville. L'intérieur, moins exubérant que l'extérieur, est également plus petit.

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Dominant la vaste et déserte place du Registan, la citadelle d’Ark, forteresse de l’Émir, vieille de 2000 ans.

Pas grand chose à voir à l'intérieur, à part :

la mosquée Juma, ou mosquée du Vendredi, qui date du XVIIe siècle ;

le korunishkhana ou salle du trône, vaste cour entourée d'iwan datant du XVIIe siècle et les puissantes murailles crénelées qui ont retrouvé leur prestance féodale.

 
     
 

De nombreux bazar proposent des tapis de grandes qualités, mêlant tradition et modernité. Les matières premières utilisées sont la soie, le coton ou de la laine du cou d’un bébé chameau, très précieux et doux au toucher. 

Toutes les opérations étant réalisées à la main, en suivant des techniques et des procédés traditionnels, il faut compter au minimum trois mois pour réaliser un petit tapis qui atteint des budgets élyséens…

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La place la plus imposante, en tout cas la plus monumentale, de Boukhara,  l'ensemble Po-i-Kalon, dont le nom signifie « le pied du Grand ».

 
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La madrasa Mir-i-Arab (à gauche) fait face à l'immense mosquée Kalon (à droite) et à son terrible minaret, « la tour de la mort » d’où étaient jetés les condamnés à mort et autres impurs.

Cinq fois par jour, quatre muezzins grimpaient les 105 marches de son escalier intérieur pour appeler à la prière. Le minaret servait aussi de point d'observation le jour, et de phare la nuit. Tous les soirs, on allumait une bassine remplie d'huile placée au centre de la rotonde située au sommet. Les caravanes arrivant du désert pouvaient ainsi se repérer, tels les vaisseaux à l'approche des ports.

 

La Madrasa Mir-i-Arab fut construite en 1535. À l'époque soviétique, elle fut la seule autorisée à dispenser un enseignement religieux en Asie centrale. Aujourd'hui, elle bénéficie d'une considérable réputation et les étudiants y sont très nombreux. Son accès est interdit aux visiteurs.

L’imposante Mosquée Kalon, la plus grande après celle de Bibi Khanoum (Samarcande), fut reconstruite à plusieurs reprises. Avec son immense cour intérieure et son arbre unique planté en son cœur, autour les galeries couvertes aux 288 coupoles pouvaient accueillir plus de 10 000 fidèles. La mosquée a sept portes, une face au lever du soleil, deux face au coucher et deux sur chacune des ailes de côté. Au centre, une rotonde aux huit portes, symbolisant les portes du paradis; a été construite par le dernier khan de Boukhara en souvenir des martyrs qui périrent sur ce lieu lors de la destruction de la mosquée par Gengis khan. La coupole bleue, le Kok Goumbaz, dominant le mihrab, et son portail ont été restaurés grâce à un financement de l'Unesco.

 
     
 

Un peu à l’écart du parcours naturel, des Koch Madrassah, un ensemble de deux médersas qui se font face.

La médersa d’Ulugh Beg, la seule construction restée à Boukhara en mémoire du grand astronome Mirzo Ulugh Beg, construite en 1417.

Et donc en face, la medersa Abdullah Khan, bâtie au 16e siècle par Abdul Aziz Khan pour surpasser en taille et en splendeur celle d’Ulug Beg.

L’intérieur toujours richement décoré.

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Un peu à l’écart du centre de Boukhara, le mausolée Baha-Al Din Naqchband, tombeau du saint patron de la ville, est un des lieux majeurs de pèlerinage.

Il vécut de 1318 à 1389, et fut le fondateur de l'ordre soufi des Naqchbandi, le plus répandu en Asie centrale. Le complexe architectural se compose de plusieurs bâtiments construits entre le XVIe et le XXe siècle.

 
     
 

Egalement en dehors de Boukhara, la résidence d'été des khans de Boukhara, Sitora-i-Mokhi Khossa, de style islamo-st pétersbourgeois, est située dans un immense parc de plus de 6 ha, à 5 km de la ville.

La visite comprend trois différents corps de bâtiments, transformés en musées : les appartements et salles de réception d'Alim khan, le palais octogonal et le harem. Le résultat est surprenant : un mélange d'architecture russe et de style décoratif d'Asie centrale… Les murs et le plafond de la salle de jeux et de la salle d'attente sont entièrement décorés de panneaux dorés, couverts d'une extraordinaire et un peu oppressante mosaïque de miroirs.

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Devant le harem se trouve un grand plan d'eau. On raconte que l'émir s'installait dans l'estrade à coupole qui borde ce bassin pour regarder ses femmes se baigner, et choisissait l'élue de son cœur en lui lançant une pomme.

 
     
 

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La madrasa Tchor Minor, ou « quatre minarets », cachée dans les ruelles des anciens quartiers de la ville, désigne un étrange monument du XIXe  siècle, l’œuvre d’un riche marchand influencé par l’architecture indienne.

Chaque tourelle, de formes différentes, marquaient l'entrée d'une madrasa aujourd'hui disparue, et symbolisait une ville : Termez, Denaou, Ourguentch et La Mecque.

 
     
 

L'ambiance convivial qui règne à Boukhara facilite les rencontres... petit florilège!

Une famille Ouzbek en visite pose devant le minaret Gaoukouchan accolé à une mosquée fermée. Boukhara, ville la plus sainte d’Asie centrale, 365 mosquées, une pour chaque jour de l’année, bâties sur plus de dix siècles.

Sur la magnifique place Liab-i-Haouz, une famille Ouzbek devant la statue de Nasruddin Hodja, un personnage moitié fou, moitié sage, juché sur son âne et tenant entre ses doigts une petite pièce de bronze qui apparaît dans les contes soufis.

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Bordé de tchaïkhanas et de mûriers pluri-centenaires, le Liab-i-Khaouz est un lieu de vie et de convivialité au coeur de la vieille ville. On y vient pour regarder passer le temps et jouer aux dominos pendant des heures...

Beaucoup d'artisans pratiquent l'art de la miniature persane qui a atteint son apogée pendant les périodes mongoles et timourides (12e et 16e siècle). Une importante lignée de peintres miniaturistes est le gardien du savoir-faire de l'école de Boukhara.

Beaucoup de touristes Ouzbèkes devant l’Ark, la forteresse de l’Émir, arborent le « golden smile ».

Un fabricant de belles lames, héritier d’une tradition ancestrale et réputée à Boukhara, fabrique aussi bien le simple couteau que le plus beau des sabres. Et pour le touriste que je suis, l’artisan a gravé mon prénom sur la lame du couteau que j’ai acheté et qui coupe aussi bien qu’un cutter!

 

 
     

Samarcande

 

Samarcande, la perle de l’Orient, un nom magique, qui évoque une invitation à l’Asie telle qu’on en rêve. La dislocation de l'URSS a fait entrer la jeune république d'Ouzbékistan dans une nouvelle ère et permit la « renaissance » de Tamerlan, dont l'existence avait été soigneusement voilée d'ombre pendant soixante-dix ans.

Une reconnaissance à la fois historique, culturelle et politique, qui donne à ce guerrier victorieux et insatiable sanguinaire la toute première place dans le panthéon du nouvel Ouzbékistan.

 
 
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Le mausolée Gour Emir où repose Tamerlan, la grande figure historique du pays.

À l'image d'un autre grand conquérant, Gengis khan, Tamerlan voulait être enterré sobrement : « juste une pierre et mon nom dessus », et son tombeau avait été préparé dans une crypte à Shahrisabz, sa ville natale.

Mais l'histoire en décida autrement, lorsqu'en 1403, son petit-fils préféré et encore jeune, périt lors d'une campagne en Perse. Tamerlan fit construire ce mausolée, le plus beau qui soit, pour celui en qui il avait vu son successeur.

 
 

En février 1405, Tamerlan mourut à son tour. Les cols étant bloqués par la neige, il fut enterré à Samarcande. Y repose Timur, deux de ses fils et deux de ses petits-fils dont Ulug Beg.

Ce mausolée est coiffé d’un dôme nervuré bleu azur dont l’intérieur est extraordinaire et décoré de papier-mâché.

Le mausolée Gour Emir ou « tombeau du souverain » est ainsi devenu l'un des points névralgiques du pays, un lieu de pèlerinage obligé, le symbole de la grandeur et de la puissance de la nation ouzbek.

 
     
 
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Des couples viennent de tout le pays pour se marier dans les décors « Milles et une Nuit » de Samarcande.

Même si j'ai eu la chance d'être invité à l'un d'entre eux, il est difficile de suivre le fil du déroulement.

Un rituel assez compliqué, et sans doute lucratif vu le nombre de photographes, qui comprend des tenues et des séances photos à différents stades : avant, après, le jour du mariage, pour le premier enfant…

Le mausolée Rukhabad, l'un des plus anciens monuments de la ville, fut construit en 1380 par Tamerlan, pour accueillir la dépouille de son mentor et de sa famille.

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Dans un décor digne des « Milles et une Nuit » la fameuse place Régistan  autour de laquelle se dressent trois magnifiques medersas décorées de délicats carreaux de faïence émaillés et transformées en centres artisanaux : Oulough Begh, du nom du petit fils de Tamerlan, Chir Dor et Tilla Kali

À l’ouest, la madrasa Oulough Begh, est la plus ancienne des trois. Construite entre 1417 et 1420, elle est reconnaissable à son minaret nord, légèrement incliné, comme s'il peinait à soutenir le ciel, rôle attribué à ces deux gigantesques minarets de 33 m de haut qui flanquent le portail et n'accueillirent jamais d'imams. 

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À l'est, faisant face à la madrasa Oulough Begh, la madrasa Chir Dor « qui porte le lion » ne fut érigée que deux siècles plus tard. Quand on arrive sur la place du Registan, elle attire le regard avec ses tigres-lions couleur de feu, ornant un portail lumineux comme le soleil, viennent répondre à la voûte étoilée de la madrasa d'Oulough Begh : la puissance du soleil face à l'infini de l'espace.  

Au centre, la madrasa Tilla Kari, moins haute et à la façade plus longue que les deux précédentes, ferme le côté nord de la place du Registan. Sur sa gauche, la coupole bleue de la mosquée distingue la madrasa de ses deux voisines. C'est le monument le plus jeune de la place, les travaux durèrent plus de 10 ans, de 1646 à 1659.

L’intérieure comprend une jolie cour avec dans le fond une mosquée magnifiquement décorée et ornée d’or qui donna son nom à la madrasa « couverte d'or ». Un bijou !

 
     
 
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Une large rue piétonne (tashkent), manquant d’authenticité et bordée de magasins flambants neufs, conduit à la mosquée Bibi Khanoum, « la première princesse » ou « la première femme », qui aurait été construite sur l’ordre de Tamerlan et nommée en l’honneur de sa femme préférée dès son retour de l’Inde où il avait remporté la victoire.

Débutée en 1399, la construction s'acheva cinq années plus tard, et à l’époque, c’était une des plus grandioses mosquées de tout le monde musulman et la plus grande en Asie Centrale. C'est ici que se trouve l'immense lutrin en marbre destiné à exposer le Coran d'Osman, désormais à Tachkent.

 
 

Le bâtiment de la mosquée est décoré de fins ornements géométriques, végétaux et épigraphiques, ainsi que de majolique – composition de briquettes nues et mosaïque composée et sculptée. La partie intérieure de la coupole et les murs sont recouverts de plâtre peint et de carreaux de papier mâché finement décorés. Les travaux de restauration entrepris en 1968 se poursuivent encore aujourd’hui.

 
     
 

Le grand bazar oriental de Siyab, qui existe depuis plusieurs siècles près de la mosquée Bibi-Khanoum en plein cœur de Samarcande est un lieu de rencontre et de partage.

Un aveugle joue du tchahartâr, luth traditionnel à long manche, pour faire vivre sa famille.

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Je n'ai malheureusement pas pris assez de temps pour visiter les édifices religieux orthodoxes.

Seule, l’église orthodoxe de l'assomption de la Vierge de l'époque tsariste à retenue mon attention et une église russe catholique.

 
     
 

La nécropole du « Roi vivant », Shah-i-Zinda, est un ensemble de mausolées qui prend son origine dans l'arrivée du cousin du prophète en 676. C’est toujours un grand centre spirituel et de culte religieux dont la visite est considérée aussi importante qu’un pèlerinage à La Mecque.

La beauté de l'ensemble ne doit pas faire oublier de compter les quarante marches de « l'escalier du paradis » ou « escalier des pêcheurs », à l'instar des pèlerins, qui les comptent de nouveau au retour. S'ils trouvent un chiffre différent, ils risquent de ne pas pouvoir accéder au paradis... à moins de remonter quarante fois l'escalier à genoux en récitant un verset du Coran à chaque marche.

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La nécropole est en faite une allée de tombeaux en brique, où reposent les proches de Tamerlan, et de chaque côté de ce long chemin funéraire, une dentelle de céramique de tous les tons azur, du plus pâle au plus sombre, ajouré d’or, qui dessine en arabesque le nom d’Allah, apothéose de l’art céramique.

C’est aussi un itinéraire de découverte des différentes techniques décoratives et de divers styles architecturaux du XIe au XVe siècle.

Les céramiques sont d'origine, et étonnamment bien conservées pour un mausolée vieux de plus de six siècles. Leurs couleurs prennent des nuances différentes selon les heures de la journée et l'orientation du soleil.

 
     
 
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Un petit tour au musée à coté de l'observatoire astronomique d'Oulough Bek, vestiges du premier observatoire en Orient où un énorme sextant permettait de contempler les astres et les étoiles.

Oulough Begh était un érudit, à la fois poète et mathématicien, considéré comme l'un des plus grands astronomes de son temps.

 
     
 

Le petit village d'Ourgut, à quelques dizaines de kilomètres de Samarcande, est  renommé pour son bazar très coloré, où on trouve de tout mais où on négocie surtout les suzanis, ces grandes tentures brodées typiques de l'Ouzbékistan.

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Pour rejoindre Chakhrisabz, la ville natale de Tamerlan située à 90 kms de Samarcande, la route sinueuse s’attaque à un col qui révèle des paysages grandioses et bien différents des steppes traversées les jours précédents.

C'est verdoyant, les vaches broutent tranquillement sous la surveillance d’un jeune berger et au loin les montagnes enneigées marquent la frontière avec l’Afghanistan…

 
     
 

Anciennement connue sous le nom de Kash, Shahrisabz compte parmi les villes les plus anciennes de l'Asie centrale, et la ville du héros national, Tamerlan.

Le portail monumental de l’Ak-Saraï ou « palais blanc » est la seule partie conservée du somptueux palais bâti sous les ordres de Timur entre 1380 et 1404. Au centre du parc, la statue monumentale d’Amir Timur, face à Ak Sarai, le Palais Blanc.

Timur, né en 1336, sera surnommé Timur-i-leng, Timur le boîteux, à cause de blessures. Cela donnera Tamerlan en français. D'origine mongole, il sera le dernier empereur nomade.

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«Que celui qui doute de notre puissance et de notre magnificence regarde nos constructions.» Cette inscription a partiellement disparu, à l'image du grandiose projet de Tamerlan, mais les deux tours d'entrée en ruine témoignent avec éclat d'un véritable âge d'or.

Le complexe de Dorout Tilovat, que l’on rejoint en véhicule électrique, est un haut lieu de pèlerinage. L'entrée de la mosquée Kok Goumbaz, construite par Ouloug Beg, et ses décorations intérieures de mosaïques bleues aux arbres stylisés. Le mausolée du Cheikh Chamseddin Koulyalb et son tombeau en onyx et les quatre tombeaux des parents.

 
     

retour à Tachkent

     
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Retour à Tachkent par la route, où il me restera que quelques heures pour visiter une ville qui mérite de prendre plus de temps tant elle recèle elle aussi de trésors à voir.

La mosquée Juma qui fait la transition entre architecture traditionnelle et contemporaine. Cette mosquée blanche, la plus grande mosquée d'Ouzbékistan, a été inaugurée à l'automne 2014.

En marbre blanc, elle reprend l'architecture classique du pays.

 
     
 

Le volontariste monument du Courage, à la mémoire des victimes du tremblement de terre d’avril 1966, a été érigé 10 ans après la catastrophe dans un esprit très soviétique.

La statue commémorative repose sur un sol fracturé, évoquant les fissures qui sillonnèrent la capitale ouzbek, et qui s'achève au pied d'un très soviétisant personnage torse nu, protégeant une femme et son enfant.

  Ouzbékistan

 

 
     
  Ouzbékistan  

Le célèbre bazar Chorsu qui signifie les « quatre chemins », est le plus grand marché d’alimentation avec, en son centre, un immense dôme vert.

Il y a énormément de stands. On y trouve de tout : des cuvettes en plastique made in China des légumes aux étals d’abricots secs, d’amandes, de graines de courges,…, de viande, d’œufs, d’épices,…

 
     

 

Au sommet d’une arche, place de l'Indépendance, une des nombreuses représentations de la cigogne, devenue l’oiseau emblématique symbole de paix et de prospérité, et par extension de la politique paisible de l’Ouzbékistan.

Les noms mythiques des villes-musées de Khiva, Boukhara et Samarcande sont sans doute les meilleurs ambassadeurs de l’Ouzbékistan.

L’histoire et l’architecture ne sont cependant pas les seuls attraits de ce pays. Le peuple ouzbek est accueillant et chaleureux, toujours prêt pour partager un thé ou un plov, le plat traditionnel.

Un pays à visiter pendant que les touristes y sont encore rares !

 

 

 
     

   
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