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Madagascar : l'île rouge |
cliquer sur la « vignette
photo » pour accéder à l'album
photos correspondant. Bonne
visite. |
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Nationale 7 :
Antananarivo => Antsirabe |
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Après 10h45 de vol, les roues du
boeing d’Air Italy, vol affrété
par Air Madagascar, la compagnie
étant interdite de vol en Europe
depuis le mois de mai, prennent
contact avec la piste d’Ivato
Airport, l’aéroport d’Antanarivo
vers 4 heures du matin, heure
locale.
Une heure plus tard je m’extirpe
de la zone d’arrivée, formalités
accomplies : le visa est gratuit
et peu s’obtenir sur place (plus
rapidement qu’indiqué sur les
guides de voyage). Le bagage est
récupéré un peu plus lentement :
pour se familiariser avec le « mora-mora »
l’art de vivre malgache… tout
doucement ! |
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Je me précipite au bureau de
change et contre quelques
centaines d’€uros, je récupère
un bon paquet d’Ariary, la
monnaie locale ! Et comme 1 €uro
s’échange contre 2700 Ariarys (à
peu prêt), je me retrouve à la
tête d’une petite fortune… assez
encombrante !
Elie, mon chauffeur, guide et
garde du corps, m’attend et vue
l’heure me propose d’aller
assister au lever du soleil
depuis la haute ville. C’est
parti ! |
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Quand les premiers rayons du
soleil chassent le brouillard du
matin, c’est tout simplement
magique ! j’en oublie la fatigue du
voyage et c’est bon signe car la
journée va être longue.
Alors qu'on commence à peine à
se réchauffer, pas de temps
mort, nous prenons la route
t sortons de Tana
afin d’éviter la circulation
dense du matin… direction le
Sud.
Nous nous arrêtons dans un petit
village pour prendre un petit
déjeuner (bien mérité !), le
café, le pain et les croissants
sont excellents. La suite ne
fera que confirmer que malgré
les idées reçues, à Madagascar
on mange bien. |
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Déjà, je m’aperçois que chaque
village cultive sa spécialité.
Des marchands qui vendent à peu
prêt tous la même chose se sont
installés au bord de la N7, à
ciel ouvert où dans des petites
cahutes.
Et de villages en villages, on
progresse au fil des
spécificités : animaux décoratif
en raphia, camions miniatures en
bois, carottes, choux, pommes de
terre, miel dans des bouteilles
de coca, paniers, maïs, blé,
charbon de bois… la liste est
longue… et bien sûr du
rhum local (genre Tontons
flingueurs, donc plutôt une
boisson d’hommes !). |
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A quelques dizaines de
kilomètres de la capitale,
Ambatolampy s’est spécialisé
dans la confection des
« cocottes made in Madagascar ».
Dans ce village se fabrique
l’intégralité des marmites,
casseroles et autres fait-tout
en vente dans tout le pays.
Dans les ateliers, le métal en
fusion coule dans des moules de
sable noir à proximité des pieds
nus et des mains expertes, sans
protection et dans une poussière
omniprésente. On est bien loin
des normes de sécurité
élémentaires mais tout le
personnel à le sourire et est
content de montrer sont travail.
Alors respect !
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Tout l'aluminium est récupéré :
canettes, boites de conserve,
véhicules… et fondu dans des
foyers de briques à ciel ouvert
puis va finir en casseroles !
Un aperçu du génie Malgache qui
peut se résumer par : D... comme
débrouille !
Réputée pour ses crustacés
pêchés dans les lacs de la
région,
la ville d’Ambatolampy
serait aussi une étape culinaire
mais la traversé du marché en
plein air ne m'ouvre pas
l'appétit.
La population, chaleureuse et
communicative, se prête de bonne
grâce à quelques photos.
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Si depuis notre départ sur la
route des Hautes Terres, les
paysages de rizières nous
rappellent les origines
indonésiennes des Merinas,
« ceux qui habitent les
hauteurs », ils forment l’ethnie
majoritaire du pays et leur
langue est à la base de la
langue malgache actuelle et
officielle. |
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Nous arrivons à
Antsirabe, fièrement
perchée à 1500 m d’altitude, en
début d'après midi.
C'est une ville thermale au
charme désuet et royaume du
pousse-pousse, un moyen de transport importé
par les Chinois au début du XXe
siècle.
La ville n’en reste pas moins
active et ses ruelles
connaissent une effervescence
joyeuse en fin d’après midi. La
ville ne présente pas un grand
intérêt hormis peut être sa
cathédrale et quelques sites qui
méritent une petite visite : |
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le marché couvert, l’Obélix sculpté, érigé
avenue de l'Indépendance, qui rend hommage
aux dix-huit ethnies que compte Madagascar,
l’Hôtel des Thermes et la gare ferroviaire.
Et bien sûr pour terminer la
journée, une balade en
pousse-pousse s’impose.
La nuit aux Chambres du Voyageurs me permet
de rencontrer mon premier lémurien...
apprivoisé ! |
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Nationale 7 :
Antsirabe => Antoetra |
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Au petit matin, nous reprenons
la route, dans un joyeux
tohu-bohu dont Madagascar a le
secret. Sur la N7 on croise tout
ce que l’imagination humaine a
pu créer avec des roues :
charrettes à zébus, 4 X 4,
vélos, gros bus Tata, « varamba »
(petits chariots locaux),
pousse-pousse, taxi-brousse…
Et quelques individus sur deux
ou quatre
pattes au comportement
imprévisible…
Quand on prend la mythique
Nationale 7, voie
incontournable, qui relie la
capitale, Antananarivo, à Tulear
posée au bord du canal du
Mozambique au Sud-Ouest de
Madagascar, on se dirige vers le
non moins mythique tropique du
Capricorne.
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Mille kilomètres où l’on
traverse de magnifiques
paysages, maisons
traditionnelles en briques
rouges rongées par le temps, des
hameaux charmants aux ruelles en
terre battue, montagnes érodées
(à cause de la déforestation),
champs et rizières et de grandes
étendues désertiques
éclaboussées par la lumière du
soleil ponctuent la progression.
La N7 est la seule voie
goudronnée sur l’intégralité de
son parcours et elle traverse à
la fois les plus grandes villes
et les plus beaux paysages du
pays. Un condensé et un voyage en
pente douce vers l’océan
Indien certes, mais pas pour
autant un long fleuve
tranquille.
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Depuis le pont qui enjambe une
rivière, je prends en photos
deux filles qui ramassent du
sable apporté ici par le cours
d’eau. L’une remplie un sac et
l’autre le transporte sur sa
tête. Wow, impressionnant, le
sac doit bien faire dans les 25
kilos et la « porteuse » prend
le temps de poser et de sourire
au téléobjectif et, cerise sur
le tas de sable, elle est très jolie !
Elles me font signe de descendre
en contrebas, je vais à leur
rencontre, nous nous comprenons
difficilement mais quelque chose
se passe, je suis le bienvenus
et c’est ma première demande en
mariage. |
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Rapidement nous retrouvons ces
très beaux paysages de rizières
en terrasses construite à flanc
de collines et les petites «
trano » - maisons - en terre
rouge orangée si typiques de
cette région des hauts plateaux.
Nous traversons la région des
Betsileo. Villageois juchés sur
leur charrette à zébus,
travailleurs des champs, vie
rurale et sourires des
habitants. |
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Avant Anbositra, nous nous
arrêtons à l’entrée d’un petit
village pour le marché aux
cochons.
C’est bruyant mais tellement
mignons… quand ils sont petits,
évidemment, après c’est un peu
plus encombrant !
Les transactions vont bon train,
et les cochons qui changent de
propriétaire sont emmenés sans
ménagement et poussent des cris
impressionnants ! puis ils sont
ficelés et placés sur le toit
d’une voiture, le porte bagage
d’un vélo ou sur un petit
charriot à quatre roues, le
fameux « varamba ». |
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A la sortie du village un marché plus
traditionnel où deux garçons nous
accueillent fièrement! |
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Très animé et haut en couleurs,
le marché rassemble les
habitants de toute la province
dans une ambiance enfiévrée aux
allures de kermesse et mêle avec
harmonie les étals débordants de
marchandises, les longs
marchandages et le chargement
parfois très audacieux des
taxis-brousse.
On y trouve de
tout ! aussi bien des vêtements,
de la nourriture, des pièces de
rechange pour vélos, des sacs,
des épices, des balais, du
poisson, un pot d’échappement,
du tabac (!!!), un babyfoot
Malgache (12 joueurs !), des
fruits… encore un inventaire à
la Prévert.
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Ici aussi, l'accueil est
incroyable, la population,
chaleureuse et communicative, se
prête de bonne grâce à quelques
photos. Certain(es) réclament
même leur cliché, Elie, qui
passe régulièrement dans ce
village se propose pour les
apporter après tirage. |
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Nous arrivons pour déjeuner en
début d’après-midi à Ambositra
et nous jetons notre dévolu sur
l’Artisan, un hôtel restaurant
malgache, d'excellente tenue.
Joli jardin, belle vue sur la
ville et l’hôtel ressemble à un
petit village avec ses bungalows
qui sont des répliques de
maisons Zafimaniry, en bois
sculpté.
Le mur d’entrée est jalonné de
gravures représentant des…
artisans (!!!) en pleine
activité. |
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Avant la nuit nous nous arrêtons
au village d’Ivato avant
de prendre la piste qui nous
conduira quelques 20 km plus
loin « Sous le Soleil de Mada »,
tout un programme !
Le gîte de d’Antoetra,
tenu par un couple de
sympathiques français, dont la
table d’hôte est excellente et
bienvenue après la dégustation
(!!!) de rhum arrangé en guise
d’apéro ! Une préparation qui
consiste à faire macérer divers
ingrédients tels que des
feuilles ou des fruits dans du
rhum. Une halte, au caractère
intime et familial, pour les
amoureux des vraies rencontres,
et les amateurs de rhum
vanille, banane, fraise, menthe,
gingembre… bien sur. |
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Nationale 7 : Antoetra =>
Ifasena - village Zafimaniry |
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Nous quittons le gîte vers 7h
pour aller à Ifasina sans
doute le village Zafimaniry
le plus visité et la journée
s’annonce comme un des grands
moments de ce voyage.
N’ayant jamais subit la
colonisation leur culture est
restée intacte, les Zafimaniry
- peuple d'artisans sculpteurs -
se cachaient dans la forêt
dense de l’époque ou dans les grottes
des massifs montagneux lors des
persécutions faites par les
français en 1947.
Ce sont précisément aux
Zafimaniry que l’on doit les
fameuses chaises en palissandre
que l’on vend un peu partout à
Madagascar. |
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Mais tout d’abord il faut
franchir les quelques kms
de pistes jusqu’à Antoetra,
véritable capitale Zafimaniry
ouverte au vent moderne, et
certainement le moins
traditionnel des villages mais
il est relié aux autres par un
réseau de sentiers forestiers et
est logiquement le point de
départ du trek - n’ayons pas
peur des mots ! – qui,
accompagné d’un guide local,
permet de rejoindre les villages
inaccessibles par la route.
C’est également ici qu’il faut
s’acquitter du droit de visite,
et comme dans les parcs
nationaux, on paie le droit
d’entrée pour le village, et le
guidage séparément. |
Même si les
différentes sommes ne sont pas
énormes, sans compter la petite
contribution que demande le
doyen du village pour alimenter
ses propres œuvres, cela fini
par faire un joli bas de laine à
la fin de la journée.
La randonnée pour aller au
premier village, situé à 4 km,
est assez facile malgré quelques
cotes un peu raide qui coupe
bien les jambes surtout le matin
de bonne heure, (il faut bien
trouver un prétexte !), une fois
sur le plateau la vue est
majestueuse avec la brume
accrochée au sommet des
collines. |
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Le regard porte loin sur les
alentours, tout d’abord sur la
petite ville d'Antroetra, les
rizières en terrasses et autres
cultures, ensuite nous
progressons dans des paysages
très différents, beaucoup plus
sauvages et dénudés.
Nous croisons les habitants des
différents villages Zafimaniry
qui se rendent à Antoetra car
c’est jour de marché. Le
parcours est vallonné et fait les
montagnes russes.
Il nous faudra 1h15 (un bon
score d’après Serge, le guide)
pour rallier le premier village
en faisant de nombreuses haltes
photos et… beaucoup plus pour
revenir (mais c’est une autre
histoire). |
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Du sommet de la dernière colline
à dévaler, le joli village d’Ifasena
apparaît lové au fond de la
vallée, composée par quelques
maisons de bois, une école, une
église et une nuée d’enfants
curieux qui accourent déjà à
notre rencontre.
Toutes les maisons sont
disposées d’est en ouest, les
bâtiments surélevés sont les
greniers à grains et ils sont
posés sur pilotis pour éviter
les animaux chapardeurs et
l’humidité. Toutes les parties
constituant l’habitation sont
assemblées (aucun clou), les
portes, les volets et les
frontons sont finement sculptés
suivant l’art Zafimaniry.
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Et c’est escorté par une
ribambelle de gamins souriants,
que je me rends dans
l’habitation du doyen du
village, protocole oblige. |
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Contrairement à ce qu’il est
indiqué dans un célèbre guide
que je ne nommerai pas, il n’est
pas nécessaire de « prévoir un
petit cadeau pour le chef du
village» qui visiblement préfère
la monnaie sonnante et
trébuchante. J’avais apporté des
t-shirts et des bonbons pour les
enfants, ils ont fait des
heureux quand même !
Si le doyen est content de votre
visite, il vous offrira du « tokakas »,
un rhum
local - fruit sans doute d’une
distillerie clandestine -
aux vertus… décapantes ! En
étant resté au rhum mélangé de
la veille, j’accepte avec
enthousiasme mais quand je vois
le rhum arriver dans une
bouteille de coca et la grandeur
du verre, je me dis que j’ai
peut être fait une erreur ! |
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A l’extérieur c’est toujours la
même effervescence avec les
enfants, des femmes broient du
riz au pilon dans un mortier
mais très peu d’homme. |
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Au retour, je ne sais pas si le
rhum a quelque peu émoussé mes
capacités physiques, mais ça
grimpe sec !…
Nous croisons la route de deux
caméléons de petite taille -
caméléons-tapis ou Furcifer
lateralis - et bien
sympathiques, qui traversent le
sentier.
Ce caméléon est le plus
commun de l'île. Nous restons à
les observer un moment, ce qui
n’a l'air de leur déplaire !
l’un d’eux à même l’air
d’apprécier de planter ses
petites pattes dans mon t-shirt.
Après la séance photo, nous les
remettons dans le droit chemin,
c'est-à-dire dans la végétation. |
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De retour à Antoetra, je vais
faire un tour au marché très
coloré qui se tient chaque
mercredi matin et qui pousse les
habitants de la région à marcher
parfois huit heures aller-retour
souvent lestés de plusieurs
kilos de marchandises - les
femmes les portant sur la tête -
dans la même journée pour venir
vendre ou faire quelques
emplettes.
Enveloppés dans des lambas - le
tissu traditionnel malgache - et
presque toujours coiffés d'un
chapeau, les Zafimaniry sont
très accueillants et s’il est
difficile de communiquer, il est
assez facile de faire des
photos. |
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Dans une ambiance enfiévrée aux
allures de kermesse, je parcours
les allées poussiéreuses et la
liste des stands est assez
hétéroclite : t-shirt aux
couleurs criardes, légumes,
piles, gadgets en plastique,
cassettes de musique piratée,
loterie… à l’extérieur de
l’enceinte délimitant le marché,
les amateurs fument du tabac
(!!!) directement roulé dans du
papier quadrillé. |
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Nationale 7 : Antoetra =>
Ranomafana |
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Il est déjà tard quand nous
quittons le marché d’Antroetra,
et comme le dit si bien Elie :
« on va encore chercher midi à
quatorze heures » et nous
terminerons la route de nuit ce
qui deviendra (une mauvaise)
habitude car au plus on se
rapproche du sud…
Le long de la piste qui nous
ramène vers la N7, il y a des
parcelles de terre couvertes de
monticules. Je les avais déjà
remarqués à l’aller mais avec la
pénombre… c’est l’œuvre des
chercheurs d’or, des familles
entières creusent inlassablement
des trous impressionnants, sans
aucune sécurité, et qui, sans
étançons, risque à tout moment
de s’effondrer et de les
engloutir.
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En espérant trouver quelques
grammes par jour, ils creusent,
inlassablement ils creusent et
s’ils en trouvent… ils
creuseront encore ! |
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Un peu plus loin, toujours sur
la piste, deux jeunes garçons
avec leur kabosse - guitare
malgache - dans les mains,
essaient d’attirer l’attention
des touristes qui trop souvent
prennent une photo par la
fenêtre du 4X4.
Et dans la foulée, nous croisons
la route d’un petit gardien de
zébus, magnifique de charisme,
avec sa flute enchantée… qui ne
l’ai pas vraiment ! nous sommes
en pleine séance photos quand un
des zébus dont il a la charge
prend la mauvaise idée de
s’attaquer à un de ses
congénères. |
Si je n’en perds pas une miette avec mon
téléobjectif, son père n’a pas l’air très
content, je me fends de quelques cadeaux
directement puisés dans mon sac que le
gardien en herbe partage immédiatement avec
sa sœur, et j’espère que la colère de son
paternel en sera apaisée ! |
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Revenus à présent sur la N7,
nous voilà à nouveau sur la
route asphaltée, en direction du
Parc National de Ranomafana.
Je retrouve les rizières
scintillantes, les collines des
Hautes-Terres au loin et les
paysages verdoyants et
envoutants.
Des adolescents et leurs pères
conduisent les zébus pour le
sarclage. |
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Mais la lumière est belle et
nous marquons un énième arrêt
dans un village dont la
spécialité semble être les
ustensiles en bois. Un peu plus
loin la route s’ouvre sur une
vallée que la lumière du
couchant magnifie à merveille.
Le coucher de soleil se reflète
dans le miroir boueux des
rizières dont la marqueterie
décline des couleurs
extraordinaires.
Pour rejoindre la vallée de
Ranomafana, nous quittons la N7
quelques kilomètres avant
Fianarantsoa que je rejoindrai
dans deux jours par le train. |
Et nous arrivons de nuit à Ranomafana, sur
le bord de la route, des touristes, lampes
de poche en main ou frontale éclairées, font
une sortie à la recherche des lémuriens
nocturnes. |
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Nationale 7 :
Parc National Ranomafana |
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Vers 8 heures je me présente à
l’entrée du Parc national
Ranomafana, pantalons,
chaussettes et bonnes chaussures
aux pieds pour me protéger des
sangsues.
Et c’est parti pour 3 heures à
crapahuter, glisser, tomber… le
terrain est humide et glissant,
nous sommes en milieu tropical.
La réserve naturelle de
Ranomafana - littéralement « eau
chaude » - est l’un des sites
privilégiés de Madagascar pour
observer la flore et la faune,
notamment les célèbres
lémuriens. C’est avec Louis, mon
guide, un des meilleurs du parc,
que je vais découvrir les
merveilles que seul un œil
exercé peut débusquer. |
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Située au sein d’une région constituée de
collines aux pentes abruptes, cette
véritable forêt primaire est la gardienne de
nombreuses espèces de lémuriens et oiseaux
évoluant dans leur milieu naturel. |
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Constituée de palmiers,
fougères, bois précieux,
orchidées et bambous géants dont
se nourrissent bien sûr les
lémuriens.
C’est d’ailleurs la découverte,
en 1986, d'une nouvelle espèce
de lémurien nocturne, l'hapalémur
doré ou lémur bambou doré
- Hapalemur aureus - qui est à
l'origine de la création du parc
qui comporte une zone de
protection totale de la faune et
de la flore de 41000 hectares.
Le retour se fait par la rivière
en contrebas qui forme par
endroit de très belles chutes.
L’envol d’un rapace posté au
bord de l’eau clôture de belle
manière cette magnifique visite.
Nous rejoignons par la route le
belvédère situé un peu plus haut
afin d'admirer les chutes d'Andriamamovoka.
La rivière Namorona
serpente tranquillement au cœur
de la forêt tropicale humide. |
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Nationale 7 : Ranomafana => Manakara |
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Après un déjeuner, une fois de
plus tardif, nous prenons la
route pour Manakara où je
dois prendre le train, demain
matin, à destination de
Fianarantsao. Mais les
opportunités photographiques
sont nombreuses et nous
atteindrons notre point de chute
à la nuit tombée.
Tout d’abord, nous trouvons des
habitants accompagnés de leurs
enfants, dont certains semblent
avoir à peine cinq ans, occupés
à filtrer l'eau de la rivière
pour trouver de l'or. |
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Une tâche des plus physiques,
qui dans les faits consiste à
battre les rives du cours d’eau
à coups de pelle ou de barre de
fer pour en faire tomber la
terre, pour ensuite laver sur
des plateaux ronds de bois et
découvrir éventuellement des
paillettes d’or… rarement plus
grosses que la moitié d’un grain
de riz. |
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Un peu plus loin, alors que nous
dépassons un village, j’aperçois
un animal étrange...
Un œil capable de surveiller le
sol pendant que l'autre regarde
en l'air, une langue qui jaillit
comme un ressort pour capturer
les insectes à distance, des
pattes qui servent de pinces,
une queue qui tient lieu de
cinquième main et une
proverbiale faculté de changer
de couleur : un caméléon !
C'est en effet à Madagascar
qu’ils sont le mieux
représentés, avec plus d'une
soixantaine d'espèces.
Aujourd’hui j’en observerai
quatre, un vrai coup de chance ! |
Furcifer pardalis (male) |
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Le caméléon est un reptile qui ne rampe pas,
il marche ou grimpe dans les arbustes ou les
buissons. À terre, il avance toujours très
lentement et avec beaucoup de prudence,
mais, dans les arbres, c'est un habile
acrobate. |
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Furcifer pardalis (femelle) |
Furcifer balteatus (male) |
Furcifer oustelati (male) |
Toute la journée, le caméléon
reste sans bouger (à l'exception
des oscillations de son corps),
à l'affût, profitant de la
mobilité indépendante de ses
yeux pour explorer tous les
horizons.
Les caméléons mâles se
distinguent des femelles par
leur plus grande taille, leurs
couleurs vives et la présence de
rostres flexibles ou rigides en
prolongement du museau. |
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En fin d’après midi, la lumière,
magnifique, éclaire des paysages
d’une beauté dérangeante. Fruit
d’un des principaux fléaux de
Madagascar : la déforestation.
Sur le panorama vallonné, il ne
reste plus que des ravenalas -
l’arbre du voyageur – par
endroit la terre est même à
nue ! 90% de la forêt malgache
auraient été détruites ces
dernières décennies.
A ces problèmes écologiques et
environnementaux liés à la
déforestation, viennent
s’ajouter la traditionnelle
culture sur brûlis, résultat de
pratiques agricoles dictées par
des habitudes ancestrales… et
l’absence de formation à des
techniques qui permettraient
d’enrayer ce désastre ! |
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C’est en fin de soirée que nous
arrivons à Manakara et à l’hôtel
dont je ne vais
pas citer le nom car certains
d’entre vous hésiterons peut
être à y séjourner et pourtant…
c’est très bien ! sans parler du
restaurant avec les plus
charmantes serveuses de tout
Madagascar !
La surprise, plutôt amusante de
mon point de vue, est que j’ai
du partager la salle de bain
avec deux sympathiques petites
grenouilles.
Mention spéciale à la plus
grassouillette des deux, qui m’a
gratifié d’un magnifique bond de
la douche au lavabo… la
promiscuité n’étant visiblement
pas son truc ! |
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Nationale 7 : Manakara =>
Fianarantsao - train FCE |
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6h00 : petit déjeuner au bord de
l’eau, le soleil n’a pas encore
montré le bout de ses rayons et
le spectacle est déjà
magnifique. Les premiers
pêcheurs fendent l’eau du lagon
dans un festival de couleurs.
Plutôt de bon augure pour une
journée où tout peu arriver !
Ce matin je prends la ligne de
chemin de fer qui part de la
côte Est - Manakara - et
va à Fianarantsao
terminus. |
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Historique le FCE (Fianarantsao
Côte Est) est en fait un train
de marchandises avec trois
wagons pour les passagers,
devenu malgré lui un train
mythique pour le voyageur
occidental. Et surtout une
aventure en soi.
Un voyage inoubliable qui peut
être réalisé dans un sens ou
l’autre, le train fonctionnant 6
jours sur 7 à raison d’un trajet
par jour dans un sens. Une
véritable aventure dont on ne
connaît que l’heure de présence
requise à la gare, le départ se
faisant quand tout est chargé,
et dont l’heure d’arrivée est
aléatoire… il paraît que des
trains arrivent le lendemain !
Un train de brousse
brinquebalant, les habitants
l’appellent amicalement le TGV –
Train à Grande Vibration – dont
les portes et la partie
coulissante des fenêtres ont
depuis longtemps disparues, qui
traverse des villages isolés et
seulement reliés au monde par
cette voie de chemin de fer. |
Un parcours de 170 km effectué si tout va
bien en 10 heures avec un arrêt plus ou
moins long dans chacune des 17 gares où une
multitude de vendeurs se précipitent aux
fenêtres, montent dans les wagons ou si la
gare est importante et l’arrêt assez long
ont carrément installé une gargote sur le
quai ! |
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7h15 : alors que le soleil
commence tout juste à réchauffer
les traverses de la voie, la
magnifique locomotive diesel
rouge vif quitte la gare de
Manakara, dans un crissement de
métal d’un autre âge, en
direction de Fianatantsao avec
ses quatre wagons verts à liseré
jaune dont un de marchandises
qui se remplit parfois au-delà
du raisonnable de bananes, café
ou de litchis en fonction des
récoltes et des saisons...
Pas
si mal, seulement ¼ d’heure de
retard sur l’horaire prévu, pour
un train que l’on m’a mainte
fois qualifié de : « on ne sait
pas quand on partira et encore
moins quand on arrivera ! ».
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L’Océan Indien s’éloigne et la
température est encore fraîche.
Il faut dire que l’air pénètre
bien à l’intérieur du wagon par
les demi-fenêtres et les portes
manquantes. |
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La ligne ferroviaire s’enfonce
lentement dans une magnifique
forêt dense et luxuriante,
entrecoupée de cascades, de
falaises escarpées, de tunnels
(21) et de ponts (42)…
Des
paysages extraordinaires !
Le train relie 17 petits
villages, un peu comme une ligne
de vie entre eux et le monde
extérieur et est accueilli comme
un sauveur à chacun des arrêts.
Des centaines de personnes
forment alors une sorte de haie
d’honneur à son approche et se
lancent à son assaut avant même
l’arrêt définitif. |
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Une multitude de petits vendeurs
se précipitent aux fenêtres, sur
les marchepieds ou à l’intérieur
des wagons pour proposer tout ce
que Madagascar produit de
comestible. C’est dire si le
menu est vaste. Chaque village a
sa spécialité: beignets de
banane à Tolongonia (km 62),
écrevisses à Ranomena («eau
rouge», km 38) ou encore poulet
grillé à Ampitabe (km 28). Un
buffet géant qui permet de se
« restaurer » tout au long du
voyage !
Mais la réalité est parfois bien
plus dure. Dans les zones les
plus isolées et misérables,
parfois à plus de cent
kilomètres de la moindre piste
ou route, les marques de grande
pauvreté sont saisissantes,
lorsque l’on croise les enfants
en haillons présentant tous les
signes de la malnutrition.
D’un autre côté, grâce aux
débouchés commerciaux que
représente d’une part la vente
aux voyageurs des produits
locaux et le très faible coût du
fret d’autre part, certains
paysans ont les moyens de
s’approvisionner en riz des
hauts plateaux qu’ils seraient
sinon obligés de cultiver sur
place. |
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Reprenons notre voyage. Sur
certains tronçon, dans les
montés, le train est tellement
lent que l’on pourrait descendre
et remonter en marche. Les
paysages sont à couper le
souffle et heureusement, le
voyage est plus confortable que
prévu et les Malgaches qui
partagent le même compartiment,
de charmant(e)s compagnons de
voyage. |
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16h45 : le train rentre en gare
de Fianarantsao avec un quart
d’heure d’avance sur l’horaire
le plus optimiste. Pas si mal,
pour un train inconfortable et
toujours en retard (dixit mon
guide de voyage) !
Au diable l'aventure ! |
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Nationale 7 : Fianarantsao |
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Ce matin, je vais visiter la
ville haute de Fianarantsoa,
littéralement « où l’on apprend
le bien », deuxième ville de
Madagascar après la capitale,
Antananarivo.
Tout comme Tana, Fianarantsao
possède sa ville haute,
surnommée le « Vatican » où le
temps, tout comme l’horloge de
la cathédrale d’Ambozontany,
semble s’être arrêté.
Des ados, improvisés guides
pendant les vacances scolaires,
proposent leur service pour
visiter ce charmant quartier
fondé par la Reine Ranavalona 1ere. |
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Les rues sont bordées de maisons
traditionnelles en briques et…
d'églises : catholiques,
protestants, presbytériens,
jéhovah, évangélistes, tout y
passe, ou presque....
C’est également dans cette ville
que le plus célèbre photographe
malgache, Pierrot Men, tient
boutique.
Une impressionnante collection
de photos, en noir et blanc et
numérique oblige en couleur pour
les plus récentes, qui
représente un véritable
témoignage sur le quotidien des
habitants. |
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Nationale 7 : Fianarantsao =>
Ranohira |
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La route qui conduit à
Ambalavao est grandiose.
Passé un décor de rizières et un
col qui culmine à 1500 m
d’altitude, s’étend un paysage
superbe : maisons
traditionnelles en briques
rouges rongées par le temps,
hameaux charmants aux ruelles en
terre battue, montagnes érodées
- à cause de la déforestation -
et la terre rouge présente
partout. |
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Ambalavao est la ville du
marché aux zébus, et quelques km
au sud, sur cette pittoresque
portion de N7, plusieurs
troupeaux de zébus, qui occupent
toute la chaussée obligeant
taxi-brousses et véhicules à
s’arrêter, sont conduits au
marché.
Son marché aux zébus se tient
une fois par semaine, à la
sortie de la ville, et attire de
nombreux malgaches : les
éleveurs, drapés dans leurs
couvertures, font parfois des
dizaines de kilomètres à pied à
la tête d’immenses troupeaux de
zébus, symbole de richesse et de
puissance, pour tenter de gagner
une belle somme en vendant ce
qu’il y a de plus précieux à
Madagascar… |
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Aux alentours, une myriade de
petits villages dans lesquels
l’autosubsistance est le moteur
de la population. On cultive
pour manger.
Beaucoup d’églises mais peu
d’écoles et bien souvent, les
enfants travaillent aux champs
et pourvoient très tôt aux
besoins de la famille.
Même en pleine brousse, on n’est
pas à l’abris de croiser une
princesse a l’allure plus
occidentale ! |
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S’il est auréolé de mystères et
abrite les esprits des défunts,
le massif de l’Andringitra,
avec ses impressionnantes parois
de granit qui se dressent
fièrement devant les rizières,
est aussi le dernier vestige de
la forêt primaire de l’est. |
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La réserve villageoise d’Anja,
nichée dans une forêt, abrite
plusieurs groupes de Lémur
Catta ou Maki
facilement identifiable avec sa
queue rayée de 14 anneaux noirs
et blancs.
Gérée par la communauté, la
réserve permet de préserver ce
décor naturel exceptionnel et
d’offrir des revenus aux
villageois.
Véritable « star » parmi les
lémuriens, le Maki vit en
groupes d’une quinzaine
d’individus et ne laisse
personne indifférent notamment
grâce à son extraordinaire
agilité à se déplacer dans les
arbres en sautant de branches en
branches. |
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Emblématiques de Madagascar, les
lémuriens font partie des
animaux les plus célèbres de
l'île.
Il faut dire que ces primates ne
sont présents quasiment que
là-bas.
Le lémurien reste le plus
fascinant symbole de la richesse
de la faune endémique de l’île
et sur 33 espèces existantes au
monde, seules deux espèces ne
sont pas endémiques à
Madagascar. |
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En fin d’après midi, nous
traversons un village dont la
spécialité est la culture du
maïs. De partout des épis
sèchent : balcons, avant-toits,
arbres…
Un spectacle hallucinant et
hypnotique : des femmes se sont
installées de part et d’autre de
la N7, les unes broient le maïs
dans un mortier, les autres le
déversent en pluie
inlassablement pour le nettoyer… |
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Nationale 7 :
Parc National de l'Isalo |
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En arrivant tardivement à
Ranohira « là où il existe
des lémuriens », la porte
d’entrée du parc national de
l’Isalo, nous croisons un
guide réputé à qui nous donnons
rendez-vous le lendemain matin
au bureau de l'ANGAP.
Réveil matinal pour admirer les
couleurs dorées du petit matin
malgache qui habillent d'or les
roches normalement grises.
Le parc de l’Isalo,
gigantesque massif de grès érodé
- 180 km de long et 25 km de
large - au décor de western dont
la pierre se teinte de doré,
vert ou ocre en fonction de la
lumière. |
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Plusieurs circuits de 1 à 7
jours cheminent à travers la
roche ciselée par l’érosion. Au
menu, marche au fond des canyons
verdoyants, baignades dans des
piscines naturelles, randonnée
sur les hauteurs du massif,
rencontre avec les lémuriens et
la végétation typique du Sud
aride.
Apres un petit déjeuner
consistant et l'achat de
quelques victuailles pour le
pique nique nous nous retrouvons
au bureau du parc où il faut
s'acquitter du droit d'entrée et
du guidage qui est fixé par site
visité et avec ou sans pré
acheminement. |
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Plusieurs sites peuvent ainsi
être visités en boucle autonome
ou en parcours global. Dans tous
les cas, en plus de l'accès
journalier au parc, il faut
additionner le prix (4 personnes
max) pour chaque parcours. Ce
qui représente une jolie somme
et accessoirement pour nous, un
peu plus du salaire mensuel d'un
guide.
Journée consacrée à la
découverte du parc de l’Isalo,
surnommé pompeusement le
« Colorado Malgache », pour une
randonnée à travers les âges
géologiques. L’« escalade » d’un
rocher livre une vue panoramique
à couper le souffle sur des
falaises incisées de gorges. Un
paysage lunaire ! |
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Sur le parcours : piscine
naturelle, massif de grès érodé,
sépulture Bara et Sakalava. Nous
traversons la « rivière des
sables », pleine uniquement
à la saison des pluies, et
joliment bordée pandanus, de
pulseurs et de palmiers.
Puis pique nique avec des
lémuriens un poil
intéressés !Après les piscines
Noire et Bleue, une bonne
grimpette permet d’admirer la
cascade des Nymphes.
Même si, au détour des chemins,
on découvre une faune
intéressante : aigrettes,
busards - il y a 55 espèces
d’oiseaux - et sept espèces de
lémuriens. |
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La flore l’est tout autant :
fougères, palmiers…
Et la catégorie insecte n'est
pas en reste : sauterelles « rainbow
bush locust » une espèce toxique
à cause de sa propension à
consommer l’asclépiade,
fourmilière, araignée et phasme,
insecte branche à six pattes et
deux antennes...
Ce sont les insolites paysages
rocheux qui font la réputation
du parc, l'érosion a même
sculpté les rochers en Reine
de l'Isalo. |
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Ensuite, nous nous rendons au
petit musée écologique gratuit :
« la maison de l'Isalo »,
où nous apprenons l'histoire de
ce parc jurassique, de sa faune
et de sa flore mais aussi celle
de l’ethnie Bara.
Seule ethnie polygame de
Madagascar, et souvent qualifié
de « voleurs de zébus » - on
juge la valeur d’un Bara au
nombre de zébus qu’il détient -
où les femmes se fardent
traditionnellement de tabaka,
de la poudre de kaolin
utilisée pour se protéger la
peau du soleil. |
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Au moment de nous rendre à la
Porte de l’Isalo, pour
immortaliser le coucher de
soleil, je sens une certaine
fébrilité parmi les chauffeurs.
Dans cette région les « dahalos »,
des brigands armés et motorisés,
ne rechignent pas à dévaliser le
touriste isolé.
Tout ça pour ça ! même si le
soleil vient rencontrer
l’horizon il est encore haut et
les couleurs ne sont pas aussi
extraordinaires que sur d’autres
sites mais c'est joli quand même
! |
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Nationale 7 : Isalo =>
(Tulear) => Ambolimailaka |
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A l’aube nous reprenons la route
en direction du Sud, pour un
court périple, un peu plus de
20km, et nous arrivons à
Ilakaka. La découverte de
gisements de saphirs, près de la
rivière Ilakaka, a attiré
des prospecteurs qui ne
contribuent pas à la quiétude et
à la sécurité des lieux.
Un far west made in Madagascar.
Ici, c’est la « fièvre bleue »
celle du saphir qui a frappé.
Bien que tous les guides
déconseillent de s’y arrêter…
la tentation est trop grande et
malgré le « on fait un arrêt
photos et on ne s’attarde
pas ! », je décide de
traverser la ville à pied... une
expérience ! |
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Des Malgaches, immigrés de tout
bord, mafias thaïlandaise… se
sont rués en quelques mois
autour de la rivière et ont
construit un village
champignon : Ilakaka
!
Une fourmilière minière avec son
lot de creuses-galeries
miséreux, habitants des abris de
fortune ou d’infortune,
constitués de branchages et de
terre, matériaux de
récupérations, vieilles bâches
trouées, planches cassées…
A ceux là viennent s’ajouter
toute une faune opportuniste :
boutiquiers filous, hôteliers peu
scrupuleux, acheteur truands,
trafiquants de saphir,
brigands... |
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La fièvre est désormais
retombée, mais mieux vaut éviter
de s’attarder dans les environs
qui ne sont pas très sûrs.
Sur les kilomètres suivants, de partout on creuse pour le
saphir où on lave le sable pour
trouver de l’or.
A l’aide de « varamba », sorte
de petits chariots locaux, on
transporte, charge, décharge…
sacs toilés, cartons ficelés,
paniers, cochon, paquets en tout
genre…
Cette « ruée vers l’or » a
produit son lot de désillusions,
mais beaucoup de Malgaches
espèrent toujours mettre la main
sur « LA » pierre ou « LA » pépite qui
changera leur vie. |
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Changement de décor ! La
végétation exubérante cède la
place à une savane herbeuse et à
un environnement
semi-désertique.
Après nous traversons la plaine
des baobabs, une bonne
opportunité pour immortaliser ces
géants posés au bord de la N7 et
qui semblent attendre les
voyageurs. Superbe, altier et
délicieusement exotique, ça le
fait ! et je ne suis pas encore
à Morondava.
A Madagascar, on dénombre sept
espèces de baobabs contre une
seule pour tout le continent
africain ! |
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Des ados, montreur de caméléons,
attendent aussi le touriste de
pied ferme.
Piétons, vélos, zébus, camions,
taxis-brousse et autres
troupeaux de chèvres se croisent
chaque jour sur la Nationale 7
dans un joyeux désordre organisé
dont seul Madagascar a le
secret !
Un lémurien Maki brun surpris en
plein repas au bord de la N7.
Un caméléon - Furcifer
oustelati (male) - un des
plus gros au monde, une
trentaine de cm sans la queue,
fait sa sieste au bord de la
route asphaltée ! |
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Rongé par le soleil et le vent,
le port de Tulear marque la fin
du voyage sur la RN7. Après le
déjeuner, nous passons au local
d'Air Madagascar pour réserver
le vol retour sur Antananarivo
dans trois jour et nous prenons
la piste qui longe la côte en
direction du Nord.
Au bord de la
piste qui conduit à Ifaty,
au lieu du tourisme balnéaire de
la côte ouest, une « forêt » de
petits baobabs surnommés
« arbres à vazaha » parce qu’ils
pèlent autant que les visiteurs
piégés par le soleil… |
Et c'est en fin d'après midi que
nous arrivons dans le petit village d'Ambolimailaka. |
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Nationale 7 : Ambolimailaka |
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Après deux heures de piste
difficile, les bungalows
de « l’hôtel de la plage », le
bien nommé, offrent une vue
paradisiaque sur le canal du
Mozambique. Situé à deux pas
d’un village de pêcheurs Vezos
- Ambolimailaka - le site
domine la baie si belle, si
bleue, avec son lagon qui
protège la plage… un vrai moment
de Robinsonnade !
Les pêcheurs Vezos, aujourd’hui
sédentarisés sur la côte au Nord
de Tulear, vivent modestement de
ce que la mer peut leur offrir. La pêche est dans cette région
de l’ouest de Madagascar une
source presque inépuisable de
nourriture, bien que peu variée. |
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Un petit village pittoresque,
une nature sauvage et une plage
de sable blanc magnifique,
incitent à la contemplation et à
la rencontre avec les habitants.
Au Sud, les femmes se fardent
traditionnellement de « tabaka »,
de la poudre de kaolin utilisée
pour se protéger du soleil et
dont la couleur provient de
l'écorce d'arbre utilisée.
Les pêcheurs et les pirogues
attendent qu’il fasse moins
chaud ou que le vent s’apaise un
peu. Aux heures chaudes, tout le
monde vit au rythme « mora-mora
», un art de vivre au ralenti
cher aux Malgaches. |
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Pour les Vezos, la pirogue est à
la fois outil de travail et de
déplacement. Taillée dans un
tronc d’arbre, elle est dotée
d’une voile carrée et d’un
balancier. Et comme le zébu pour
la plupart des autres peuples
malgaches, elle est le témoin de
leur richesse.
Comme partout à Madagascar,
c'est escorté par une ribambelle
de gamins souriants et
chahutants que l'on se déplace
sur la plage et dans le village.
Plaisirs simples et sans
artifices pour les enfants
malgaches qui vivent en contact
direct avec la nature. La
pauvreté n’exclut pas la joie de
vivre. |
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Dans ce village authentique et
loin de tout, où il n’y a ni eau
courante, ni électricité - le
puits, unique point d’eau du
village, est pris d’assaut, la
majorité des malgache n’ont pas
accès à l’eau potable - qui peut
imaginer voir sur une carriole
décorée, un portrait de John
Cena, la super star de la
WWE, la fédération phare du
catch américain… la
mondialisation et son rouleau
compresseur sont bien en route !
Alors qu'une jeune fille arbore
fièrement une boucle de ceinture
à l’effigie de Michèle et Barack
Obama, espoir quand tu nous
tiens… |
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Le matin, quand la mer est calme,
j'assiste au départ quotidien
des
embarcations traditionnelles. Les
pêcheurs comptent sur la mer
pour assurer leur quotidien.
La
journée la plage de sable blanc et eau
turquoise invitent à la
baignade.
Le site est aussi très prisé des
amateurs de kite surf et autres
sports nautiques.
Et, au soleil couchant, les pirogues
alignées sur la plage brillent
dans un amas de couleurs
chatoyantes.
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Mais la route m'appelle et je
dois repartir de ce lieu
paradisiaque dont je garderai un
souvenir solidement ancré.
Je
prends un taxi pour rejoindre
l'aéroport de Tuléar mais sur
cette piste qui convient mieux
aux 4X4 qu'aux véhicules de
tourisme. Notre voiture commence
à manquer de reprise et finira
par perdre son pot d'échappement
mais ici, rien ne semble
surprendre !
Nous
arrivons 2h avant pour être sûrs
de ne pas rater l'avion. A notre
grande surprise, l'aérogare est
vide ! D'ailleurs l'endroit ne
ressemble pas trop aux aéroports
habituels. |
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Nationale 7 :
retour à
Tana |
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De retour à Tana, nous prenons une
chambre au Sakamanga. Situé en plein
cœur d'Antananarivo, l'hôtel est très
confortable et décoré avec beaucoup de goût.
Le restaurant est sans aucun doute une des
meilleures tables de Madagascar pour un prix
tout à fait abordable. Le couloir que l’on
emprunte après la réception est un véritable
petit musée assez complet de Madagascar.
La journée est consacrée à la visite de la
ville et je commence par « la ville haute »
qui est un véritable dédale de ruelles et de
petites places. Une esplanade offre un
magnifique point de vue sur la ville et les
environs.
Sur le parvis de l’église catholique d’Andohalo,
nous faisons la connaissance de Stenny.
Surnommé le « Johnny malgache », il s’est
maintenant reconverti dans la chanson
évangéliste avec un certain succès apparent. |
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Parmi les voitures remarquables et témoins
d’une autre époque qui circulent dans les
rues d’Antananarivo, il est impossible de
manquer les superbes modèles des années 50 /
60. À commencer par les 2CV et 4L qui
composent la majorité du parc des taxis mais
également des Peugeot 404, Ford Vedette,
Renault Dauphine (dont certaines font taxi)
et autres Simca Aronde. Les véhicules ne
sont pas toujours en bon état mais les
malgaches, bricoleurs de génie, les
entretiennent tant bien que mal pour les
faire fonctionner. |
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En fin de matinée, nous
rejoignons le centre ville, et
déambulons dans le secteur de
l'avenue de l'Indépendance.
Après un déjeuner au Glacier,
dont la qualité gustative n’est
même pas à la hauteur des
tabourets sur lesquels prennent
place des filles dévergondées
chassant le vazaha, nous
reprenons la balade.
Fin d’après midi au marché
d'artisanat de la Digue, le plus
célèbre de la capitale.
Constitué d'un alignement d'une
centaine d'échoppes, on y trouve
à peu près tout l'artisanat
malgache : |
vannerie et autres objets en rafia, pierres et
fossiles, marqueterie, fer
forgé, nappes brodées, objets en
métal de récupération,
instruments de musique, épices,
bijoux...
Dans l’indifférence des touristes qui font
leurs derniers achats avant de prendre
l'avion du retour, un couple vide sa barque
du sable qu’il a ramassé au fond de la
rivière pendant que leur enfant s’amuse d’un
rien sur la berge.
Avec les derniers rayons de soleil, la
journée s’achève su « Tana », les gardiens
de zébus rentrent leur troupeau et les
marchants traversent le canal pour rejoindre
leur village en dehors de la capitale.
Les faubourgs de « Tana » témoignent des
efforts à réaliser encore en matière
d’infrastructures et de transports. |
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Pour poursuivre le voyage
vers l'ouest :
Baobab Express |
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